Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (2, 13-15.19-23)

Alors paraît Jésus. Il était venu de Galilée jusqu’au Jourdain auprès de Jean, pour être baptisé par lui. Jean voulait l’en empêcher et disait : « C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi, et c’est toi qui viens à moi ! » Mais Jésus lui répondit : « Laisse faire pour le moment, car il convient que nous accomplissions ainsi toute justice. » Alors Jean le laisse faire. Dès que Jésus fut baptisé, il remonta de l’eau, et voici que les cieux s’ouvrirent : il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et des cieux, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie. »

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible – © AELF, Paris

HUMBLE DÉBUT

Quelle image étrange… On peut comprendre le trouble de Jean-Baptiste. Celui dont il savait ne pas être digne de défaire la courroie de ses sandales s’approche pour recevoir de lui ce que le baptême dans l’Esprit va rendre caduque. Mais il n’y a pas erreur. Jésus ne vient pas abolir mais accomplir. Cela veut dire exécuter, parachever, mener à bien. Jésus vient faire ce que Jean-Baptiste annonce. Il vient montrer le chemin, vivre dans sa chair d’homme le retournement proposé par Jean-Baptiste. Il vient assumer la conversion prônée et cela commence par ce baptême qui en est le geste, le signe inaugural.
C’est en fait un passage de témoin auquel nous assistons. Une voix succède à une autre. La voix qui criait dans le désert a vu celui qu’elle annonçait. Elle pouvait se taire désormais car le ciel lui-même l’a désigné comme le Fils bien-aimé. La joie du ciel débarque sur la terre. Jean l’a vu et s’est tu. Désormais, Jésus devient la voix à écouter. Celle qui fait la joie du Père et qu’il nous a envoyée pour que nous ayons sa vie en nous. Passation de vie… Jésus est là pour vivre de cette vie qu’il possède du Père et nous la transmettre. Vie “incendiaire”, s’émerveille frère Christophe, moine de Tibhirine. Il est venu allumer ce feu de l’amour de Dieu que rien ne pourra jamais éteindre. Pas même le meurtre qui voulait le réduire au silence.
Et depuis, le ciel s’est associé une foule de témoins pour qu’il arrive jusqu’à nous, corps et sang. La cohorte de tous ceux qui ont cru à l’amour plus fort que tout nous précède pour nous encourager et nous montrer ce bonheur vrai. L’autel de notre quotidien est le lieu même de cet accomplissement. L’amour c’est vouloir que l’autre vive. Intensément… Ne laissons donc pas la voix de l’amour sans écho. Vivons de son intensité. Laissons Jésus nous mener sur des sentiers autres que ceux où nous le cantonnons. Osons l’incandescence et le hors-piste. Dieu crée du neuf. Laissons-le faire !

Marie-Dominique Minassian
Equipe Evangile@Peinture

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