Évangile  selon saint Marc ( 13, 33-37

Prenez garde, restez éveillés : car vous ne savez pas quand ce sera le moment. C’est comme un homme parti en voyage : en quittant sa maison, il a donné tout pouvoir à ses serviteurs, fixé à chacun son travail, et demandé au portier de veiller. Veillez donc, car vous ne savez pas quand vient le maître de la maison, le soir ou à minuit, au chant du coq ou le matin ; s’il arrive à l’improviste, il ne faudrait pas qu’il vous trouve endormis. Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez ! »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible – © AELF, Paris

 

MISSION COLLECTIVE

Un mot déborde de cette page d’évangile, à tel point que nous risquons presque de rater tous les autres. Veillez dit Jésus… un retour est à guetter: celui du maître de maison. Voilà pour ce qui vient. Mais revenons à la situation avant son départ: il a donné tout pouvoir à ses serviteurs. Autant dire que le climat de confiance devait être maximal. A chacun sa tâche. Pas de surprise. Les consignes sont claires. Et la veille est confiée au portier. Nous voici donc institués portier. La vigilance lui échoit plus encore. Non seulement la fidélité à sa tâche mais plus encore l’attention fine qui repère les signes de ce retour avant tous les autres. Voilà la tâche des auditeurs de Jésus.

 

L’attente dont nous parlons n’a rien d’hypothétique. Le retour du maître dans sa maison peut se lire à plusieurs niveaux. Retenons simplement l’expérience que nous en faisons communément. Comme chrétiens, les pleins pouvoirs, nous les avons. Les consignes ? Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Pas d’autre programme pour un chrétien que de vivre selon cette charte de l’amour en attendant le retour, les retrouvailles avec le maître de nos vies. Quand ? Nul ne le sait. Cette vie confiée un jour retournera aux mains de ce maître qui lui a donné mission. Ce retour de mission nous impressionne. Mais l’image des retrouvailles est heureuse. Le dernier mot de notre vie sera la joie du maître qui nous attend en sa maison. Il nous fera passer à table, au festin de sa joie qui n’en finit pas d’accueillir tous ceux qui ne refusent pas ses bras. Incarner l’amour en son nom c’est là notre veille, ouvrir la joie et semer la paix en attendant les retrouvailles, voilà une mission simple à exercer en commun. Heureuse émulation des serviteurs de la maison qui ont charge d’accueil.

 

Voici que le maître vient à chaque instant sous les traits de l’autre. Dans la nuit, on ne distingue pas bien son visage. Mais dans la foi, nous savons que c’est bien notre maître qui vient en ce frère, en cette soeur. Il nous enseigne l’art de l’accueil, l’art de l’amour qui n’a pas d’autre recette que cette attention vive de chaque instant et cet essai d’écoute et de traduction de ce que l’Esprit me souffle sur le moment. Vivre sur la brèche, vivre dans le guet, dans l’interprétation permanente de ce qu’aimer veut dire ici et maintenant. Voilà notre Avent.

 

Dieu nous exerce à la surprise. Il viendra sous les traits d’un autre qui nous fera grandir en amour. Il nous fera passer de l’attendrissement de l’enfant de la crèche à la frayeur inspirée par le supplicié. C’est une nouvelle année liturgique que nous entamons. Nous réentrons sans cesse dans cette histoire pour nous y impliquer toujours davantage chaque jour un peu plus jusqu’au dernier. Quand ? Nous ne le savons pas. Mais nous pouvons peut-être dire comment ce jour nous trouvera : à la tâche !

 

Marie-Dominique Minassian

Equipe Évangile&Peinture

 

Méditation en PDF:https://www.evangile-et-peinture.org/wp-content/uploads/2020/11/News_1er-Di-AVENT-B_20201129.pdf

 

 

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