Évangile selon saint Matthieu (5, 1-12a)
En ce temps-là, voyant les foules, Jésus gravit la montagne. Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui. Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait. Il disait : « Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux. Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés. Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage. Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés. Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu. Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des Cieux est à eux. Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible – © AELF, Paris

 

DIRECTION ROYAUME
C’est le tout début de son ministère. Jésus vient de se faire baptiser par Jean, et il ressort d’un temps d’épreuve au désert. Puis c’est le bain de foule. Sa parole draine les cœurs et soulève les vies blessées. On se presse pour entendre ses mots d’éternité, pour être touché par ses mains de bonté. La vie qui coule de cet homme qui ravive tout ce qu’il approche. Comment ne pas espérer ? Comment ne pas se presser pour être pris par son pouvoir de vie? Tout en lui respire, déborde, s’impose. Tout lui obéit. Tous l’appellent maître et à raison. Il héberge tous les bienfaits sans les retenir, il condense la joie retrouvée, il nourrit l’espoir affamé, il ravive le jour désolé, il dessine des lendemains inviolables. Il parle de chez lui. Il y vit. Il y prie. Il abrite les temps troublés. Il couvre le désir blessé et réfugié. Il le nourrit de ses mots à lui. Sa bouche ne les trahit pas, ni son corps donné, offert à son ministère. Il est à eux.

C’est tout son être qui obéit à leur bonheur. C’est ça qu’il est venu vivre avec eux: l’avènement d’un présent meilleur, ensemencé par une présence décisive orientant le regard vers l’autre rive. Il a franchi toutes les peurs pour graver le Royaume à l’horizon des jours pluvieux. Le soleil sans déclin s’est levé, et avec lui les yeux mouillés renaissent à l’espérance. Bienheureux les entendants, ils seront pris dans les mailles du Salut.

Avec Jésus tout se regarde depuis en haut, depuis la montagne des béatitudes, depuis un déjà-là qui ouvre des perspectives nouvelles. La vie ne s’épuise plus à se chercher des raisons, elle s’éprouve enfin dans la relation à celui qui veut son bonheur et le lui révèle.

Ma joie c’est toi, dit Jésus. Je t’aime. Viens vivre dans mon Royaume.

 

Marie-Dominique Minassian
Equipe Évangile&Peinture

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