Évangile selon saint Jean (18,1-40.19,1-42)
(…) Pierre se tenait près de la porte, dehors. Alors l’autre disciple – celui qui était connu du grand prêtre – sortit, dit un mot à la servante qui gardait la porte, et fit entrer Pierre. Cette jeune servante dit alors à Pierre : « N’es-tu pas, toi aussi, l’un des disciples de cet homme ? » Il répondit : « Non, je ne le suis pas ! » Les serviteurs et les gardes se tenaient là ; comme il faisait froid, ils avaient fait un feu de braise pour se réchauffer. Pierre était avec eux, en train de se chauffer. Le grand prêtre interrogea Jésus sur ses disciples et sur son enseignement. Jésus lui répondit : « Moi, j’ai parlé au monde ouvertement. J’ai toujours enseigné à la synagogue et dans le Temple, là où tous les Juifs se réunissent, et je n’ai jamais parlé en cachette. Pourquoi m’interroges-tu ? Ce que je leur ai dit, demande-le à ceux qui m’ont entendu. Eux savent ce que j’ai dit. » À ces mots, un des gardes, qui était à côté de Jésus, lui donna une gifle en disant : « C’est ainsi que tu réponds au grand prêtre ! » Jésus lui répliqua : « Si j’ai mal parlé, montre ce que j’ai dit de mal. Mais si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? » Hanne l’envoya, toujours ligoté, au grand prêtre Caïphe. Simon-Pierre était donc en train de se chauffer. On lui dit : « N’es-tu pas, toi aussi, l’un de ses disciples ? » Pierre le nia et dit : « Non, je ne le suis pas ! » Un des serviteurs du grand prêtre, parent de celui à qui Pierre avait coupé l’oreille, insista : « Est-ce que moi, je ne t’ai pas vu dans le jardin avec lui ? » Encore une fois, Pierre le nia. Et aussitôt un coq chanta (…)
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible – © AELF, Paris

 

BAPTISÉ EFFRAYÉ
Au cœur de la nuit, les événements viennent nous chercher. Le récit nous offre un diptyque: Jésus qui s’avance vers ce qui l’attend avec toute la consistance de son être remis à son Père; et Pierre, malheureux disciple effrayé par le sort de son maître, tenté d’abord par la violence qui lui donnait l’illusion d’une résistance, qui reste maintenant à distance et semble se dissoudre quand les soupçons se tournent vers lui. Il disparaît avec son mensonge et son reniement. La vie reviendra le chercher plus tard…

Jésus poursuit son chemin devant cette violence “légale” qui a décidé de le liquider. Ici le mensonge va encore gagner et arriver à bout de la vie de ce Jésus trop dérangeant. Mais son pouvoir à lui est bien plus grand. Son pouvoir à ce moment de l’histoire c’est de mourir sur cette croix comme un bandit, c’est d’épouser le sort de l’humilié, d’embrasser l’injustice pour y opposer la force d’un autre espace où la vie compte et sera redonnée. Le Royaume a dressé sa porte, bien en vue sur la croix. Je suis la porte, avait dit Jésus. Les disciples sont maintenant baptisés dans sa mort afin qu’ils vivent désormais depuis ce tiers-monde de l’amour, depuis le Royaume qu’aucune violence ne peut atteindre. Voilà, l’abri, la terre nouvelle deuis laquelle il faudra revivre. Jésus nous y précède. Le crucifié a tué la mort. Il a fait gagner la vie.

Au pied de la croix, c’est l’amour qui l’attendait et qui a triomphé de toute peur. Marie et Jean, Nicodème, Joseph d’Arimtahie… ils ont les premiers incarné l’humanité baptisée dans l’invincible amour. Nous sommes de cette lignée. Ressourçons donc notre amour à ce cœur transpercé, à cette hémorragie de vérité. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie… Dieu, c’est tant d’amour: il nous faut communier.

 

Marie-Dominique Minassian
Equipe Évangile&Peinture

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