14ème dimanche du temps ordinaire (C)

MISSION VISITATION
Voilà que les disciples sont envoyés au-devant de Jésus pour tester le bon accueil au don de Dieu. Il y a là une triple expérience. Tout d’abord pour les disciples qui reçoivent mission de Visitation: offre de paix, hospitalité à recevoir et guérison à prodiguer comme annonce du Royaume. Pour ces ambassadeurs de Dieu, la feuille de route est claire et simple. L’accueil qui leur sera réservé comme émissaires du Royaume avec les pouvoirs délégués établira la cartographie des sujets du monde à venir.

La mission n’a rien d’apologétique. Elle est diaconie de la paix et miséricorde, déversement de bonté pour tous ceux qui lui sont accueillants. Ce sont donc les destinataires qui proportionnent la mission, qui règlent le débit d’amour de la part de Dieu. La grâce ne se donne qu’à celui qui l’accueille. La grâce, c’est le nom du don de Dieu quand il est reçu. Dieu sollicite les libertés. Ses dons ne s’imposent pas. Ils s’accueillent. Ses visitations sont propositions humbles de vie renouvelées, guéries, ouvertes à la vie en plénitude.

Pour une raison qui échappe, il se peut que cette offre soit rejetée. L’amour mis en échec ne doit pas se voiler ni s’éteindre. Au contraire ! Comme l’eau contrariée trouve toujours à se frayer un chemin et à s’écouler, le don de Dieu trace sa route de proche en proche et laisse derrière lui le parfum de bonté du Royaume. Heureux les invités au festin des noces… Cette Visitation est une invitation à entrer dans la vie heureuse et réconciliée. Ce vent de bonté, s’il n’est pas reconnu, doit souffler ailleurs vers ceux qui l’attendent. Il saisit aujourd’hui tous les disciples disponibles pour les envoyer semer la joie.

Jésus a raison. Il faut du monde. Le temps est à l’embauche et les temps sont graves. Nos temps sont à la guerre et nos cœurs s’éloignent de la paix. Devenons fontaines de miséricorde, faisons de nos quotidiens des oasis de paix, des offres permanentes du monde nouveau. C’est simple comme un nouveau-né qu’on prend dans ses bras, comme une angoisse qui s’éteint dans l’accolade, comme une espérance qui renaît dans un regard souriant, comme une présence sans éclipse aux joies et aux peines du moment. Il y a de l’incarnation dans l’air ! C’est pour bientôt. C’est le Maître qui nous envoie. Et c’est sa joie. Et sa joie est grande, parce qu’il y a combat et que sur la route des disciples du bonheur, le diviseur est bien présent pour saboter le travail. Mais le vainqueur est déjà désigné, ordonné sur la croix de toute éternité à la joie du monde à venir. Disciples de la croix, scribes de la grâce nous voici enrôlés au service du Royaume pour l’office de la paix. C’est l’heure! N’ayons pas peur !

Marie-Dominique Minassian
Equipe Évangile&Peinture