Évangile selon saint Luc (12, 13-21)
En ce temps-là, du milieu de la foule, quelqu’un demanda à Jésus : « Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage. »
Jésus lui répondit : « Homme, qui donc m’a établi pour être votre juge ou l’arbitre de vos partages ? » Puis, s’adressant à tous : « Gardez-vous bien de toute avidité, car la vie de quelqu’un, même dans l’abondance, ne dépend pas de ce qu’il possède. » Et il leur dit cette parabole : « Il y avait un homme riche, dont le domaine avait bien rapporté. Il se demandait : “Que vais-je faire ? Car je n’ai pas de place pour mettre ma récolte.” Puis il se dit : “Voici ce que je vais faire : je vais démolir mes greniers, j’en construirai de plus grands et j’y mettrai tout mon blé et tous mes biens. Alors je me dirai à moi-même : Te voilà donc avec de nombreux biens à ta disposition, pour de nombreuses années. Repose-toi, mange, bois, jouis de l’existence.” Mais Dieu lui dit : “Tu es fou : cette nuit même, on va te redemander ta vie. Et ce que tu auras accumulé, qui l’aura ?” Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même, au lieu d’être riche en vue de Dieu.»
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible – © AELF, Paris
CUPIDITÉ RECADRÉE
Qu’est-ce qui préoccupe le cœur de l’homme ? L’évangile se fait très clair. Les questions d’argent qui le mobilisent tant sont futiles et décalées devant la mort qui emporte et dépouille. Le commentaire pourrait s’arrêter là. Nus nous sommes entrés dans ce monde, et nus nous en sortirons. L’éphémère nous rattrape donc et nous reprend pour nous donner la leçon de l’essentiel et nous tourner vers l’éternel.
À l’aune du Royaume qui nous attend, il n’est plus question d’argent ou de soi mais de Dieu. Le cœur n’est pas fait pour être préoccupé ni par l’argent ni par autre chose. Il est sans repos tant qu’il ne demeure en Dieu assure saint Augustin. Son port d’attache, sa paix et sa joie, c’est Dieu. Tout le reste peut devenir un leurre pour l’âme éprise des choses. Les choses qu’elle désire la dévorent. Sans le savoir, elle meurt ainsi avant même son jour. Pour se garder vivant toujours, il faut rester en prise avec le Vivant: vivre de son souffle, diffuser sa paix et sa joie, faire le plein de sa bonté, faire de l’existence et du monde présent l’espace de son dévoilement.
Notre désir est l’agent de sa croissance en nous. Il est donc l’urgence de notre temps. Guetter ce qui nous guette, veiller sur ce qui nous est cher, lutter contre ce qui nous assiège, éviter le piège de la mondanité. Nous ne nous savons pas prisonniers de nos regards à courte portée. Et pourtant ils obstruent nos jours de leur faible densité. Dieu veut plus pour nous. C’est lui qui veut se donner à nous, emplir notre horizon de choses qui ne passent pas, qui ne nuisent pas à notre nudité mais lui donnent l’éclat de la pureté. Heureux les coeurs purs ils verront Dieu en toutes choses. Ils seront riches de celui qui s’est fait pauvre pour nous montrer la voie de la nudité et de l’abandon. Dieu le Père sait mieux que quiconque ce dont nous avons besoin. Laissons-le engendrer notre désir de vivre de sa vie. Laissons-le remplir nos jours de ce dont il veut nous combler les uns par les autres. Il y a de l’abondance dans l’air!
C’est dimanche… Que peut-il sortir de bon de ce jour dont on dit qu’il est le premier de la semaine? Ne nous laissons pas ravir la joie de ce jour-là, il sort du lot pour nous préparer à la vie qui ne meurt pas. Il veut nous guérir de l’angoisse qui l’a capturé. Rien de ce monde ne comblera mon cœur Seigneur. Viens, toi, le visiter et le ravir à tout ce qui l’empêche de goûter ta vie à plein jour et d’en distribuer la saveur sans compter.
Marie-Dominique Minassian
Equipe Évangile&Peinture
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