Évangile selon saint Jean (6, 51-58)
En ce temps-là, Jésus disait à la foule : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. » Les Juifs se querellaient entre eux : « Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? » Jésus leur dit alors : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi. Tel est le pain qui est descendu du ciel : il n’est pas comme celui que les pères ont mangé. Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible – © AELF, Paris
DURABILITÉ ASSURÉE
Jésus persiste et signe. Sa promesse n’est rien moins qu’une vie éternelle. Il ne fait aucun mystère sur l’aliment miracle. C’est lui… sa chair, son sang. Bien sûr que la lecture à la lettre n’est pas supportable. Elle invite d’ailleurs immédiatement à se lancer sur une autre piste, symbolique. Que veut-il dire à ses auditeurs?
D’abord, il vient chercher le désir, ce désir déposé tout au fond de soi que rien n’apaise disait Saint Augustin. Jésus vient le chercher pour lui offrir sa nourriture. Rien à voir avec les aliments pour le corps. Ils passent et deviennent des déchets. Mais la chair et le sang c’est autre chose. Jésus parle de sa vie, de son corps, de tout son être disposé pour être à tous, et pour tous, une nourriture pour ce désir intérieur que rien ne rassasie. Jésus amène à ce point d’indigence qui donne le vertige. Rester devant cette béance et reconnaître la seule nourriture possible, c’est le chemin proposé par Jésus à ses auditeurs.
La manne gardait les ancêtres en mode survie… Nourriture journalière pour la traversée du désert. Jésus introduit à la sur-vie. Il fait accéder à la nourriture pour le monde qui ne passera pas. Il fait passer de l’extériorité à l’intériorité. Il prépare “l’à-venir”. Dans cette invitation se mêlent passé, présent et avenir. Toute l’histoire du salut y reçoit son éclairage. Son point focal est l’amour. Toute sa raison d’être est là, toute sa chair crie l’amour du Père. Tout son sang bouillonne de l’Esprit d’Amour. S’approcher de lui, c’est boire à sa vie, c’est se laisser toucher, transformer. Il se donne et nous emporte dans son Royaume. Nous devenons à notre tour la chair de sa chair, partie prenante de sa prédication éternelle de l’amour qui se joue de la mort.
L’amour ne meurt pas. Il éternise tout de nous pourvu que nous lui prêtions notre vie. C’est le secret de Jésus. Il le communique à qui le reçoit corps et sang. Il est humblement posé sur la table de la Parole pour un festin sans fin. Cap sur l’amour qui sur-vient!
Marie-Dominique Minassian
Equipe Évangile&Peinture
https://www.evangile-et-peinture.org
https://www.bernalopez.org
Méditation en PDF: https://www.evangile-et-peinture.org/wp-content/uploads/2024/08/News_20eme-di-TO-B_20240818.pdf