Évangile selon saint Marc (9, 30-3)

En ce temps-là, Jésus traversait la Galilée avec ses disciples, et il ne voulait pas qu’on le sache, car il enseignait ses disciples en leur disant : « Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. » Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles et ils avaient peur de l’interroger. Ils arrivèrent à Capharnaüm, et, une fois à la maison, Jésus leur demanda : « De quoi discutiez-vous en chemin ? » Ils se taisaient, car, en chemin, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand. S’étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. » Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d’eux, l’embrassa, et leur dit : « Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé. »

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible – © AELF, Paris

 

FORMATION CONTINUE

Le moins que l’on puisse dire c’est que le message passe difficilement. Tandis que Jésus commence à nommer avec ses plus proches ce qui l’attend, la diversion règne. C’est même carrément le contre-sens de ses Apôtres que Jésus met au jour au premier rang de leur préoccupations.

Il y aurait motif légitime de découragement devant tant de légèreté mais Jésus est prêt pour le contre-pied. Et mettant un enfant au centre, le message pourrait bien être pluriel. Une première fonction de miroir pourrait les réveiller de leur attitude digne d’une cour d’école. Les chamailleries comparatives semblent si dérisoires devant ce qui est en train de s’accomplir sous leurs yeux. Le Fils de l’homme, remis à ces hommes-là… une perte programmée, un pari d’avance perdu… mais l’enfant au milieu d’eux, c’est aussi sa propre histoire.

Le Fils de l’homme est venu parmi eux. Il a pris chair et c’est comme un enfant qu’il est apparu, ferraillant dans le Temple avec les autorités religieuses de son temps. L’enfant est devenu homme mais n’a rien perdu de sa mémoire. Il se souvient de ceux qui sont venus se recueillir devant lui aux premiers jours de sa naissance. Il est cet enfant dont la naissance a changé la face du monde. Il est cette enfance qui porte l’espérance d’un monde nouveau. La révolution copernicienne est en marche.

Le monde de Jésus fait passer les derniers avant tout le monde. Son monde à lui fait passer tous les autres avant lui. Il est pourtant ce premier qui va montrer la route à tous. Pour le monde et les Apôtres aux antipodes de ce qui vient, ils n’en comprennent rien. Il faudra que leur héros meure, et renaisse pour que ce monde nouveau prenne chair et que les Apôtres deviennent ces premiers nés dans l’ordre du service.

La croix inaugure ce monde nouveau-né. Aujourd’hui même, dit Jésus sur son trône cruciforme, tu seras avec moi dans le paradis. Pour l’heure, le premier est un larron heureux… il ouvre grand les portes du Royaume à tous les déclassés que la Miséricorde repêche.

 

Marie-Dominique Minassian

Equipe Évangile&Peinture

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