Évangile selon saint Jean (4, 5-52)
Eh bien ! Nos pères ont adoré sur la montagne qui est là, et vous, les Juifs, vous dites que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem. » Jésus lui dit : « Femme, crois-moi : l’heure vient où vous n’irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père. Vous, vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. Mais l’heure vient – et c’est maintenant – où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père. Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent, c’est en esprit et vérité qu’ils doivent l’adorer. » La femme lui dit : « Je sais qu’il vient, le Messie, celui qu’on appelle Christ. Quand il viendra, c’est lui qui nous fera connaître toutes choses. » Jésus lui dit : « Je le suis, moi qui te parle. » À ce moment-là, ses disciples arrivèrent ; ils étaient surpris de le voir parler avec une femme. Pourtant, aucun ne lui dit : « Que cherches-tu ? » ou bien : « Pourquoi parles-tu avec elle ? »
La femme, laissant là sa cruche, revint à la ville et dit aux gens : « Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait. Ne serait-il pas le Christ ? » Ils sortirent de la ville, et ils se dirigeaient vers lui. Entre-temps, les disciples l’appelaient : « Rabbi, viens manger. » Mais il répondit : « Pour moi, j’ai de quoi manger : c’est une nourriture que vous ne connaissez pas. » Les disciples se disaient entre eux : « Quelqu’un lui aurait-il apporté à manger ? » Jésus leur dit : « Ma nourriture, c’est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre. Ne dites-vous pas : “Encore quatre mois et ce sera la moisson” ? Et moi, je vous dis : Levez les yeux et regardez les champs déjà dorés pour la moisson. Dès maintenant, le moissonneur reçoit son salaire : il récolte du fruit pour la vie éternelle, si bien que le semeur se réjouit en même temps que le moissonneur. Il est bien vrai, le dicton : “L’un sème, l’autre moissonne.” Je vous ai envoyés moissonner ce qui ne vous a coûté aucun effort ; d’autres ont fait l’effort, et vous en avez bénéficié. » Beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus, à cause de la parole de la femme qui rendait ce témoignage : « Il m’a dit tout ce que j’ai fait. » Lorsqu’ils arrivèrent auprès de lui, ils l’invitèrent à demeurer chez eux. Il y demeura deux jours. Ils furent encore beaucoup plus nombreux à croire à cause de sa parole à lui, et ils disaient à la femme : « Ce n’est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons : nous-mêmes, nous l’avons entendu, et nous savons que c’est vraiment lui le Sauveur du monde. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible – © AELF, Paris
EAU PROFONDE
En partant puiser de l’eau, elle ne pensait sûrement pas faire de rencontre, et encore moins voir sa vie définitivement bouleversée. Une rencontre en eau profonde. Le puits se déplace. C’est Jésus qui demande à boire. Mais c’est lui qui puise chez cette femme l’eau de son désir.
D’abord en brisant le couvercle de l’histoire. Jésus lui parle, à elle, une femme et samaritaine de surcroît. Jésus ouvre des possibles. Et l’histoire peut enfin laisser jaillir ces eaux profondes, non contraintes, où se formulent les mots essentiels. Le sourcier c’est Jésus. Par-delà les couches des conventions, il va chercher cette femme dans son aspiration la plus cachée. Derrière le quotidien, c’est l’éternel désir qui coule et cherche le lieu de son repos. Les pas de son quotidien l’ont menée à Jésus. Elle avait rendez-vous avec la vérité et elle ne l’a pas raté. Elle a saisi ce moment unique où le tout de son histoire chaotique trouvait la raison profonde de son instabilité. Jésus ne juge pas, il réoriente.
Le quotidien est le lieu où se donne à vivre l’éternel don du Père qui coule de génération en génération. C’est au visage du Fils que nous pouvons désormais nous désaltérer, rêver d’un monde autre, repartir meilleur, et rendre d’autres heureux. Auprès de ce puits, c’est une transfiguration qui a eu lieu. Et sa vérité en a touché plus d’un. Ses mots tout à coup se sont mis à rencontrer les couches profondes de ces autres en attente d’être eux aussi comblés.
Voici donc notre pain de ce jour: que ta parole Seigneur vienne nous chercher, qu’elle nous trouve et nous emplisse de ta vérité. Qu’à notre tour nous puissions réveiller les eaux profondes de tous ceux qui nous entourent.
Marie-Dominique Minassian
Equipe Évangile&Peinture
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