Évangile  selon saint Jean (15, 1-8)

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Moi, je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui est en moi, mais qui ne porte pas de fruit, mon Père l’enlève ; tout sarment qui porte du fruit, il le purifie en le taillant, pour qu’il en porte davantage. Mais vous, déjà vous voici purifiés grâce à la parole que je vous ai dite. Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut pas porter de fruit par lui-même s’il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi. Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est, comme le sarment, jeté dehors, et il se dessèche. Les sarments secs, on les ramasse, on les jette au feu, et ils brûlent. Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voulez, et cela se réalisera pour vous. Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous portiez beaucoup de fruit et que vous soyez pour moi des disciples. »

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible – © AELF, Paris

 

TAILLE FÉCONDE

Réécouter Jésus s’adressant ainsi à ses disciples, c’est approcher une triple intimité.

Jésus témoigne d’abord de son intimité avec le Père. Son visage nous apparaît avec cette image du vigneron qui prend soin de sa vigne. C’est le Père qui est au travail, qui juge de la vigueur du sarment et opère les coupes qui favoriseront la vie et sa multiplication. La taille est l’opération cruciale du vigneron qui accompagne la vigne et sa croissance. Tout ce qui est mort est ainsi taillé pour que ne demeure que ce qui accueille et transporte la vie.

Jésus rend compte par cette image de son intimité avec ses disciples qui sont ainsi comme lui dans la main du Père, objets de son soin. Ils sont désormais porteurs de la vie même de leur maître qui les a appelés et greffés sur lui et sa parole. Extraits du monde, ils sont désormais comme Jésus dans le monde mais plus du monde. Ils se sont reconnus assoiffés de sa parole, déroutés par ses choix, bouleversés par sa puissance de vie. Ils étaient partis à sa suite sans trop savoir. L’attraction de la sève… ils reçoivent désormais mission de fécondité. Ils ont part à la vigne qui doit servir au monde le vin nouveau. C’est à Cana que la vendange a commencé, que le goût les a fait chavirer. C’est d’un mariage qu’il s’agit et de fête.

C’est bien ce vin-là qui nous a fait tourner la tête. C’est bien de l’ivresse de sa parole dont nous sommes à notre tour dépendants. C’est bien cette vie-là que nous transportons au fond de nous, qui nous tient dans ce monde pour qu’il ait la vie heureuse et pleine. C’est bien ce vin-là qu’il nous faut verser dans les coeurs desséchés pour les faire revenir à la joie. C’est bien nous qui recevons aujourd’hui la parole qui fait de nous des disciples, des émondés greffés sur le Vivant, survivants de l’épreuve du feu de la croix. Nous sommes en état de mort dépassée, serviteurs du monde nouveau-né du côté transpercé de Jésus, ressuscités avec lui pour ouvrir l’espérance. La coupe est servie. Cap sur la joie !

 

Marie-Dominique Minassian
Equipe Évangile&Peinture

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