Évangile selon saint Luc (6, 17. 20-26)
Jésus descendit de la montagne avec eux et s’arrêta sur un terrain plat. Il y avait là un grand nombre de ses disciples et une grande multitude de gens venus de toute la Judée, de Jérusalem, et du littoral de Tyr et de Sidon. Et Jésus, levant les yeux sur ses disciples, déclara : « Heureux, vous les pauvres, car le royaume de Dieu est à vous. Heureux, vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés. Heureux, vous qui pleurez maintenant, car vous rirez. Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous excluent, quand ils insultent et rejettent votre nom comme méprisable, à cause du Fils de l’homme. Ce jour-là, réjouissez-vous, tressaillez de joie, car alors votre récompense est grande dans le ciel ; c’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les prophètes. Mais quel malheur pour vous, les riches, car vous avez votre consolation ! Quel malheur pour vous qui êtes repus maintenant, car vous aurez faim ! Quel malheur pour vous qui riez maintenant, car vous serez dans le deuil et vous pleurerez ! Quel malheur pour vous lorsque tous les hommes disent du bien de vous ! C’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les faux prophètes. »

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible – © AELF, Paris


Intersection existentielle
Voilà une parole forte. Jésus est au début de son ministère. Sa parole est déjà suivie par un grand nombre qui se masse en attente des suivantes. Ce jour-là, la parole va passer au crible le coeur de chacun et dessiner l’avenir qui les attend. “Vois ! Je mets aujourd’hui devant toi ou bien la vie et le bonheur, ou bien la mort et le malheur.”, disait Moïse au peuple (Deutéronome 30,15). De quoi parlait-il ? Comment entrer dans le bonheur? Moïse venait de donner la voie à suivre: “Elle est tout près de toi, cette Parole, elle est dans ta bouche et dans ton cœur, afin que tu la mettes en pratique.” (Dt 30,14)

Jésus fait appel à la mémoire collective. Comme Moïse, il remet ses auditeurs devant l’alliance conclue avec Dieu. La bénédiction ou la malédiction sont le fruit de son accueil et de son respect. Dieu ne choisit pas pour l’homme. Il choisit l’homme. Tous les hommes. Son alliance est pour tous. C’est l’homme qui est placé devant le choix d’une vie qui fera son bonheur ou son malheur. La parole avertit. Elle montre à l’homme qui s’y soumet son passé, son présent et son avenir. Elle le situe au carrefour de son existence et l’avertit des pentes de peines et de joies qu’il va rencontrer sur son chemin. Elle trace sa trajectoire avec et sans Dieu. Son verdict est sans appel. Comment vivre en dehors de toi Seigneur? Tu as les paroles de la vie éternelle, s’écrira Pierre désemparé et si inspiré.

Le bonheur et le malheur ne résultent que du sort donné à la parole en nous. Ils sont en nous l’indice de notre obéissance à la vie que Dieu a déposée en nous. Fidélité à la vie confiée, fidélité à la fraternité révélée, fidélité au bonheur promis à tous. La parole a de quoi être désolée en nous et autour de nous. Elle a aussi de quoi se réjouir. Elle est notre miroir permanent, notre aiguillon de croissance. Notre responsabilité est engagée envers tous. Notre solidité dans la parole est sollicitée à chaque instant pour que son règne vienne et que sa vie atteigne tous ceux qui, riches ou malheureux, veulent accéder à ce bonheur sans éclipse que toi seul peut nous donner.

Tu es Seigneur notre seul bien, notre joie source de toutes les autres. Que ta parole réveille tout notre être et le décide à ton bonheur: que tous aient la vie et qu’ils l’aient en plénitude!

Marie-Dominique Minassian
Equipe Évangile&Peinture

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