Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc (1, 7-11)

En ce temps-là, Jean le Baptiste proclamait : « Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi ; je ne suis pas digne de m’abaisser pour défaire la courroie de ses sandales. Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. » En ces jours-là, Jésus vint de Nazareth, ville de Galilée, et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain. Et aussitôt, en remontant de l’eau, il vit les cieux se déchirer et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe. Il y eut une voix venant des cieux : « Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. »

 

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible – © AELF, Paris

 

BAPTÊME INAUGURAL

Jean-Baptiste était déjà tenu pour un prophète et respecté comme tel. Il ouvrait pour ceux qui venaient à lui des perspectives nouvelles. Mais voir la réalisation d’une prophétie, c’est encore une autre expérience! En l’occurrence, c’est ce que vont vivre ceux qui assistent à la scène. Pourtant, de l’extérieur, rien d’étrange. Mais ils sont tout à coup comme immergés dans un monde nouveau que l’on savait devoir advenir, mais qui était encore à venir. Voici que ce monde nouveau émerge sous leurs yeux avec le baptême de Jésus. Plus rien ne sera désormais comme avant. Jean-Baptiste était un prophète. Il devient un témoin. Jésus était celui devait venir. Il est l’Emmanuel, Dieu parmi nous. Les pénitents, qui venaient recevoir le baptême d’eau, sont devenus les témoins de ce nouveau baptême dans l’Esprit qui les institue nouveaux-nés dans l’histoire sainte.

 

Le temps s’est replié avec les cieux ouverts. Il va désormais vivre la Parole, en faire le récit par le geste, et donner raison à la bonté de Dieu. Des hommes, des femmes, à la suite de Jésus vont devenir les témoins de ce jour du temps où la terre et le ciel se sont unis pour désigner celui qui a pris le visage du salut pour tant d’autres. Le Fils de Dieu inaugure une manière d’être au monde, entre ciel et terre, dans battement de l’Esprit. Et nous sommes pris dans l’événement qui dure. Par notre baptême, nous avons été insérés dans cette histoire sainte. Le visage du Christ se reflète dans nos visages. La Parole de Dieu surplombe nos existences pour leur donner ce poids d’amour et d’éternité dont elles avaient soif. Elles étaient au bord du Jourdain. Les voici plantées en pleine histoire, en plein récit, pour que de leurs vies jaillissent l’Esprit qui les habite désormais. Tout le monde va repartir hébété, débordé, habité par ce qu’il vient de vivre, bouleversé par ce qui semblait n’être qu’une démarche d’homme, personnelle. C’est bien plus.

 

Jésus nous a inclut dans son histoire. Ce qui nous arrive lui arrive et vice versa. Dieu s’est inventé une proximité à nulle autre pareille. Et de la soif de chacun il a fait la procession d’un peuple qui traverse les âges pour faire exister l’Évangile sur terre, être les témoins de la folie de Dieu, vivre de sa bonté pour y immerger le monde qui nous entoure. Le baptême de Jésus continue son oeuvre et passe par nous tous pour que l’évangile devienne réellement bonne nouvelle pour tous. L’actualisation de l’événement nous est confiée. Rendons-la audible, palpable par notre chair habitée, plongée dans l’élan du Fils de Dieu, qui vient de lui pour nous prendre avec lui, vers lui et en lui.

 

Marie-Dominique Minassian
Equipe Évangile&Peinture

 

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