Évangile selon saint Jean (13,31-33a.34-35)
Au cours du dernier repas que Jésus prenait avec ses disciples, quand Judas fut sorti du cénacle, Jésus déclara : « Maintenant le Fils de l’homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui. Si Dieu est glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera ; et il le glorifiera bientôt. Petits enfants, c’est pour peu de temps encore que je suis avec vous. Vous me chercherez, et, comme je l’ai dit aux Juifs : “Là où je vais, vous ne pouvez pas aller”, je vous le dis maintenant à vous aussi. » Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible – © AELF, Paris
CRITÈRE ESSENTIEL
« Mon Père, je m’abandonne à toi… »ces mots, nous les reconnaissons. Ils sont de fr. Charles de Foucauld, canonisé aujourd’hui sur la place Saint Pierre à Rome avec 9 autres serviteurs de Dieu. Pas vraiment la dernière place? Si l’on en croit l’évangile, les premiers seront derniers et les derniers premiers. Dans l’ordre de l’amour, les saints n’ont pas toujours été aimés, certains ont même été persécutés. Mais ils ont tous été brûlés par le commandement nouveau. Aimez-vous les uns les autres dit Jésus à ses disciples désertés par Judas. L’amour chez lui n’est pas allé jusqu’au bout. Il s’est laissé emporter par le mal, détourner par un autre motif. Jésus a pourtant déjà acquis la victoire. Chez lui, l’amour a fait sa course dans un regard ininterrompu vers le Père. Et ses disciples n’ont pas d’autre voie que celle qu’il a empruntée. Jésus introduit ses disciples dans une circulation d’amour qui a sa source dans le Père et s’achève en lui. L’amour mutuel devient un style, un signe de reconnaissance, la définition même de la communauté chrétienne. Et s’il y a de la liberté, il n’y a pas de demi-mesure. L’amour presse d’être donné, partagé totalement. Ce faisant, il devient une tendresse pour tous ceux qui regardent vivre les disciples, un appel, une spirale de bonté puissante.
Le point d’arrivée, c’est Dieu lui-même qui ne cesse de donner l’amour dont nous nous aimons. La mutualité qui est en Dieu nous atteint par la foi. Il fait de toute vie un foyer d’hébergement de cet amour trop grand pour ne pas s’offrir.
La gloire de Dieu est d’être en nous, pour nous et avec nous. Il nous relève, nous envoie et nous déploie. Il nous donne mission de nouveauté: de créer du neuf dans le monde blessé par le mal. Laissons-le donc nous agréger les uns aux autres, faire de nous le corps de sa tendresse, le bras armé de sa bonté.
Marie-Dominique Minassian
Equipe Évangile&Peinture
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