Évangile selon saint Jean (6,51-58)
En ce temps-là, Jésus disait à la foule : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. » Les Juifs se querellaient entre eux : « Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? » Jésus leur dit alors : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi. Tel est le pain qui est descendu du ciel : il n’est pas comme celui que les pères ont mangé. Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible – © AELF, Paris
FAIM DE VIE
Ces paroles de Jésus constitueront un point de rupture pour nombre de personnes qui le suivaient. Ils n’ont pas compris… alors ils sont partis. Jésus vient pourtant de multiplier les cinq pains et les deux poissons pour rassasier les 5000 hommes qui étaient là pour l’écouter… Ils étaient à la recherche du miracle qui changerait leur vie. Le miracle avait bien eu lieu ce jour-là: les 5 pains et les 2 poissons ont été multipliés. Mais la vie, ils l’avaient déjà reçue des paroles de Jésus longuement écoutées ce jour-là. Ils auraient pu encore l’écouter des heures. Le pain substantiel avait déjà été mis sur la table. Le miracle qui a suivi en découlait.
La vie était là à foison, débordante. Parce que la vie que Jésus donne, se multiplie, se densifie, s’intensifie. En lui, la vie reçue ne se cantonne pas à la vie attendue. Dieu veut plus pour nous. Il ne veut pas seulement pour nous cette vie qui passe et qu’il nous a donnée. Il nous veut éternellement en vie avec lui. C’est un nouveau don. En Jésus nous apprenons de Dieu son vrai visage. Dieu ne donne rien d’extérieur à lui-même. Il se donne lui-même. Il donne son Verbe pour que nous apprenions de lui les mots et les gestes de l’amour. Ceux qui font vivre, quoiqu’il arrive; ceux qui trouvent toujours le moyen d’injecter la vie pour la soutenir quand elle faiblit, l’encourager quand elle fatigue, la porter quand elle s’épuise. Jésus a pris visage humain pour nous apprendre à devenir pour les autres ce pain vivant prêt à être mis sur la table à chaque instant pour multiplier la vie et lui permettre d’aller plus loin se partager.
La vie éternelle, c’est simple comme une table dressée. C’est beau comme des sourires retrouvés, comme une fenêtre ouverte sur demain. La vie éternelle, c’est aujourd’hui qu’elle nous convoque pour dresser la table, pour multiplier la joie et l’espérance. La vie éternelle, c’est grave comme une réquisition. Il y a urgence à faire passer à table la vie chancelante qui crie famine, qui crie colère et injustice, qui pleure désespoir et sans-issue. Jésus le pain de vie a fait passer les siens à table. Il leur a lavé les pieds et nous a dit de faire de même. Seigneur, tu as les paroles de la vie essentielle ! Quand allons-nous faire passer la vie à table ?
Marie-Dominique Minassian
Equipe Evangile&Peinture
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