Évangile selon saint Jean (6, 51-58)

En ce temps-là, Jésus disait à la foule : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. » Les Juifs se querellaient entre eux : « Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? »
Jésus leur dit alors : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi. Tel est le pain qui est descendu du ciel : il n’est pas comme celui que les pères ont mangé. Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible – © AELF, Paris

 

ALLUME-DÉSIR

Ces propos de Jésus sont pour le moins mystérieux et discernent ses auditeurs. Il suffit d’être quelqu’un qui mange de ce pain, dit Jésus. Aucune restriction du côté du ciel qui offre abondamment la nourriture donnant la vie éternelle. Toute personne y a accès. Alors le discernement s’accomplit plutôt en chacun.

Devant ce don du ciel, comment se situer ? Les juifs visiblement ne pouvaient accueillir ce don. Les propos de Jésus étaient incompréhensibles, inconcevables. Ils s’y sont donc fermés. Comment imaginer en effet qu’un homme puisse s’offrir en nourriture et en boisson d’une part, et prétendre apporter la vie éternelle d’autre part ? Double impossibilité bloquant tout accueil. Le don non accueilli dans la foi crée la division. Il révèle l’irréconciliable obstacle devant Dieu et le cadeau de la vie. C’est une question qui monte naturellement au coeur de l’homme: « Comment est-ce possible? » Pour les uns, cette question demeure ouverte à la foi et au don de Dieu. Elle crée l’espace du voyage. Pour les autres, cette même question devient fermeture hermétique au dépassement de soi par la grâce qui déborde l’humainement concevable.

Le voyage de la foi est pour tous, mais tous n’y sont pas décidés. Dieu qui se fait homme et nourriture pour la vie éternelle, cela fait beaucoup à intégrer ! Pourtant, le pain nouveau, c’est Dieu lui-même qui vient nous faire passer de ce monde qui meurt au sien qui ne passera pas.

Tu veux que nous te mangions et que nous te buvions Seigneur, pour que nous ayons ta vie en nous et que nous ne soyons plus tournés vers la mort d’un jour, mais vers la communion avec toi et le Père, tous les jours et pour toujours. Comment nous arrive ce bonheur si grand et sans mérite ? Mon désir en est blessé à vie. Le voyage a commencé…

 

Marie-Dominique Minassian
Equipe Évangile&Peinture

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