Évangile selon saint Marc (10, 2-16)
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible – © AELF, Paris
COEUR SIMPLE
Jésus, décidément, déroute ses disciples prompts à écarter de leur maître tous ceux qui ne font pas partie de son cercle choisi. Voilà que l’enfant revient sur le devant de la scène. Et comme modèle qui plus est… Le point de départ est pourtant tout autre. Une discussion avec des pharisiens à propos de la loi allume la mèche. Les questions de répudiation amenées sur la table ne font que révéler l’esprit de calcul et les échappatoires masquées face aux exigences de l’amour. La légalité de l’acte de répudiation n’efface pas le caractère adultère de toute autre relation après le mariage. Et devant les exigences de l’amour, hommes et femmes sont égaux, rappelle Jésus, de manière claire.
Car c’est bien ce qui est en jeu: l’amour qui nous voue les uns aux autres. Rien ne peut nous défaire de cette exigence-là. Aucun calcul, aucune loi. Voilà qui est limpide, simple comme le coeur d’un enfant qui sait reconnaître l’amour dont il vit et s’y attache. Le permis-défendu n’est pas ce qui fait grandir dans la vie. C’est précisément l’accueil des exigences, au quotidien, de l’amour et de ses difficultés. L’amour nous agrège les uns aux autres comme les membres d’un corps. Le mariage d’un homme et d’une femme en est l’expression la plus forte, mais elle s’applique en réalité à toutes nos relations. On ne négocie rien en amour. On l’accueille, on en prend soin, parce que l’autre est devenu une part de soi. Répudier l’autre, le rejeter, c’est se répudier soi-même, s’amputer d’une part de soi. La question n’a donc rien à voir avec la légalité mais avec ce qui menace l’amour en nous et nos arrangements pour déroger aux dépassements qu’il impose. Cela menace toutes nos relations car relativiser l’amour les affaiblit toutes… pas seulement la conjugalité, mais aussi la fraternité, la parentalité et la filialité.
Jésus a raison de remettre l’enfant au centre de notre regard. Sourcier d’amour et de tendresse, ils savent d’instinct ce que le temps semble parfois effacer dans nos esprits et nos vies d’adultes habitués à justifier et transiger: c’est l’amour qui fait vivre!
Marie-Dominique Minassian
Equipe Évangile&Peinture
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